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Moment surréaliste de la présentation de Steve Jobs hier à la WorldWide Developers Conference, les deux premières annonces concernaient le jeu vidéo (sur Mac, donc) : Electronic Arts promet la sortie de jeux Mac dès cet été, à commencer par le nouveau Harry Potter, Need For Speed: Carbon et Command & Conquer 3 ; encore plus bizarre, John Carmack a réservé à ce keynote la primeur d’un trailer du prochain jeu d’iD Software (ou au minimum de son moteur).

Loin de moi l’idée de m’en plaindre (enfin, si j’ai acheté une 360, ce n’est pas pour que tous les jeux arrivent maintenant sur Mac), mais je trouve le timing particulièrement étonnant : les deux logiciels de virtualisation (qui permettent de lancer des applications Windows dans une fenêtre sur le Mac) sont maintenant capables de gérer les jeux DirectX, et Boot Camp (qui permet de booter le Mac sous Windows) sait désormais profiter de la fonctionnalité de mise en veille prolongée du système pour basculer d’un système à l’autre sans avoir besoin de quitter ses applications et passer par toute la séquence de boot ; quelle est vraiment la motivation pour sortir des jeux Mac maintenant, alors que la part de marché est toujours de l’ordre de 5% ? (Bon, il me semble que le chiffre inclut les PC d’entreprise, le pourcentage doit être plus élevé sur les particuliers.)

Ah, oui, il y a une motivation simple : les utilisateurs Mac aiment qu’on s’occupe d’eux et qu’on reconnaisse leur valeur, et ils remercieront massivement EA et iD en achetant leurs jeux. Ce qui attirera d’autres éditeurs, ce qui fera perdre à EA et iD tout avantage, et ne sera au final bénéfique qu’à Apple qui aura réussi à faire revenir le jeu sur Mac. Ah ben, oui, c’est bien une stratégie à la Steve Jobs.

Maintenant, il reste une question en suspens : est-ce que les MacBook et Mac mini vont récupérer des cartes graphiques dignes de ce nom, pour la peine ? (Curieusement, j’en doute.)