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26 juin 2007

Forza Motorsport 2  

Ca ne sert pas à grand chose que je vous dise d’acheter ce jeu, parce que si vous avez une Xbox 360 et que vous aimez conduire vous devriez déjà l’avoir fait. Alors je vais plutôt vous dire autre chose : si vous aimez conduire et que vous n’avez pas de 360, c’est le moment d’en acheter une. J’avais acheté la mienne pour Test Drive Unlimited, qui ne le méritait pas vraiment (même si j’en ai bien profité, jusqu’à ce que le mode “hardcore,” soi-disant réaliste, m’en dégoûte définitivement) ; Forza 2, lui, le mérite sans l’ombre d’un doute.

Les graphismes, vous l’avez vu dans la démo ou les vidéos, sont plutôt ternes (même s’ils ont un peu choisi le circuit le moins joli pour la démo), mais le son est parfait (je me fiche qu’il y n’ait, paraît-il, pas assez de bruits de moteur différents, les autres effets — les dérapages, les chocs, ou même le vent — apportent une immersion totale — c’est paradoxal, mais j’ai l’impression que le son est bien plus important, psychologiquement, que l’image) et, avant tout, surtout, en priorité et bien plus que tout autre chose, le comportement des voitures est incroyablement réaliste — c’est la première fois que j’ai autant le sentiment de vraiment conduire une voiture dans un jeu vidéo. (Est-ce que je devrais tempérer mon enthousiasme en précisant que je n’ai jamais essayé Gran Turismo HD ? Bah, on en reparlera quand GT5 sera sorti ; pour l’instant, Forza 2 n’a juste pas de concurrent dans sa catégorie.)

Mais ce n’est pas la peine que j’insiste sur le réalisme du modèle physique, vous pouvez parfaitement en juger dans la démo (qui, avec un seul circuit mais une flopée de voitures issues de toutes les catégories, permet largement de se rendre compte, et aussi de s’entraîner — si jamais, par le plus grand des hasards, vous ne l’avez pas encore chargée, il est grand temps) et j’ai déjà écrit tout le bien que j’en pensais. Ce que je peux faire ici, c’est parler de ce qui vous attend si vous passez de la démo au jeu : le mode carrière, le mode online, la personnalisation des voitures, etc.

 

Et il faut être honnête : le premier sentiment qu’on ressent en en déballant le jeu, c’est la frustration. D’abord, à l’usage, parce que l’interface est étonnamment mal foutue par rapport à celle de la démo (on passe son temps à naviguer en avant, en arrière, à se perdre dans une arborescence pas très bien pensée pour effectuer les manipulations les plus élémentaires) ; ensuite, parce que les modes carrière ou arcade (qui n’a d’arcade que le nom, mais ce n’est pas plus mal, on n’est pas là pour jouer à Burnout) ne sont pas des plus accueillants : les premières voitures disponibles sont des caisses à savon qui ne tiennent pas la route, et j’ai cru devenir fou à force de me taper les mêmes insupportables circuits pleins d’épingles à cheveux et de bacs à sable de la première partie du mode carrière. Mais, après deux heures d’apprentissage obligatoire (c’est un peu comme le début de Zelda, en fait, non ?) les portes des épreuves plus intéressantes s’ouvrent, et on reçoit suffisamment de voitures en cadeau (le jeu est tellement généreux que c’en est un peu ridicule) pour que le jeu devienne vraiment intéressant.

 

Il y a un gros intérêt à ce qu’on reçoive une, deux ou trois voitures en bonus après chaque course : ça permet de faire une pause, et de passer une demi-heure minimum à tuner et peindre chaque véhicule.

Ce qui est formidable, c’est qu’à chaque fois que vous changez une pièce sur votre voiture, le résultat (qui est bien expliqué dans l’interface du garage) se ressent à la conduite : elle freine mieux, tourne un peu plus (ou moins) facilement, les changements de vitesse sont plus rapides, on entend le turbo siffler, etc.

Ce qui est terriblement frustrant, c’est encore une fois l’interface : passe encore que les jantes soient classées par marque et sans prévisualisation, on ne change pas les roues tous les jours (et peut-être que ça rend le placement produit plus efficace, en fait, puisqu’on se retrouve obligé, à force, de mémoriser à quoi ressemblent les jantes de chaque constructeur) ; mais l’éditeur de livrées est une véritable torture — si vous pensiez faire un chef d’oeuvre, oubliez, ce n’est pas à la portée d’un être humain.

Qu’on ne puisse pas uploader directement des textures via internet, c’est stupide mais prévisible ; en revanche, la façon dont les décalcomanies sont appliquées sur les cinq faces de la voiture, sans pouvoir passer ou déborder d’un côté sur l’autre, et avec parfois même des trous dans le mapping, relève du pur sadisme. (Enfin, non, en fait, plus de la flemme, mais bon.)

 

A quoi ça sert, de tuner sa voiture ? Au départ, ça sert à gagner les courses de la première partie du mode carrière avec dix minutes d’avance, parce que les autres concurrents tournent avec des voitures de série et que ce n’est pas bien difficile de gagner une course de voitures de moins de 175 chevaux quand vous êtes le seul à alléger votre voiture et chausser des pneus slicks.

Par la suite, ça devient franchement stratégique, parce que le reste du mode carrière ainsi que les courses en ligne utilisent les classes, et la conception de la voiture idéale, à vos mesures, avec les meilleures performances possibles sans passer dans la classe supérieure, devient un mini-jeu tactique aussi prenant que les courses elles-mêmes.

Sans, pour autant, que ce soit trop hermétique aux novices : l’interface explique assez bien ce qu’apportera chaque upgrade, et il suffit de choisir ses priorités (augmenter la vitesse, ou la maniabilité ? les deux font bien sûr augmenter l’indice de performances utilisé pour classer le véhicule) et d’enquiller les mises à jour jusqu’à atteindre le niveau souhaité.

 

Et décorer sa voiture, ça sert à quoi ? D’abord, à se faire plaisir, parce que Forza 2 est avant tout un jeu pour les amoureux de bagnoles, et que s’il y a une chose de mieux que coller des stickers et des flammes et des dégradés de couleurs sur un coupé jaune métallisé, c’est bien de le faire virtuellement en sachant qu’il suffira d’appuyer sur X pour tout annuler.

Ensuite, à gagner de l’argent dans les ventes aux enchères (auxquelles certains reprochent de ne pas fonctionner comme eBay, mais il faut se souvenir qu’à une époque il y avait des humains appelés commissaires-priseurs qui recevaient les enchères et n’adjugeaient que lorsque plus personne ne voulait surenchérir), à frimer dans les courses en ligne, ou à faire de superbes photos, bien colorées, éclairées et anti-aliasées à poster sur votre blog pour faire limite de la pub mensongère.

(Au passage, de même que les menus du jeu, la fonction de publication de photos sur le web est assez foireuse — même si elle a l’avantage d’exister et de permettre de sortir les images de la console, ce qui est déjà plus que la concurrence — puisqu’on est limité à cinq photos en ligne simultanément et qu’il n’y a, pour autant que je sache, absolument aucun moyen de les rendre publiques : si vous voulez les montrer, il va falloir les enregistrer sur votre disque et les réuploader ailleurs. Si c’est pour faire ça, j’aurais autant préféré qu’ils envoient directement les images par mail, ça aurait au passage évité qu’ils recompressent sauvagement les JPEG. Et c’est d’autant plus bête qu’un bon système de profils publics aurait été la meilleure publicité virale possible pour le jeu.)

 

La dernière grosse fonctionnalité qui n’est pas dans la démo est la plus importante, parce qu’elle conditionnera la durée de vie du jeu une fois que vous aurez gagné toutes les courses en solo (ce qui, au passage, devrait prendre pas mal de temps ; j’en suis très loin) : le mode online. Eh bien, je peux vous dire qu’il est à la hauteur de ce qu’on peut attendre sur Xbox Live : je finis dernier presque à tous les coups.

Plus sérieusement, je crois qu’il y a là tout ce qu’on peut demander : des lobbies persistants, qu’on peut rejoindre en tant que spectateur pendant une course, avec la possibilité de définir toutes les options imaginables (jusqu’à imposer le choix de la caméra si on en a envie — et je me demande bien pour quoi faire), de réserver des places pour inviter ses amis, etc. A en juger par les descriptions que j’ai entendu faire de Halo 2, il y a dans Forza 2 tout ce qu’on peut attendre d’un jeu en ligne — il manque juste des playlists, qui éviteraient de passer dix minutes entre chaque course à attendre que le maître de cérémonie choisisse le prochain circuit.

Enfin, comme je le disais, mon expérience du jeu en ligne est plus que limitée, donc mon opinion sur le sujet ne vaut pas grand chose. Tout ce que je peux dire, c’est que Forza 2 est le premier jeu où j’ai hâte de rejouer en ligne, et c’est d’autant plus une bonne nouvelle que jusqu’ici je payais un peu l’abonnement Gold pour rien.

 

Tout ça pour dire… que je ne l’ai pas beaucoup développé dans ce post, mais je suis amoureux de ce jeu. Il n’est pas pour tout le monde : si vous êtes un fan de Burnout, ou même de Need for Speed, ce n’est pas la peine d’essayer, parce que Forza 2 est le jeu de voitures où on prend les virages le plus lentement du monde — comme dans une vraie voiture, sur un vrai circuit, où le plus important pour aller vite est de savoir freiner.

Mais, si vous aimez conduire, et si vous avez aimé la démo, eh bien… préparez-vous à être frustré par le début du jeu et (si vous êtes un maniaque des détails, comme moi) par l’interface. Et préparez-vous aussi à vous éclater sur les circuits, et à passer des heures à customiser chacune de vos voitures. Je sais d’ores et déjà que le DVD de Forza 2 ne va pas souvent quitter ma Xbox d’ici cet automne — et pourtant les jeux de course sur circuit m’ennuient, à la base, parce que je n’aime pas tourner en rond.

Est-ce que le jeu vaut ses soixantes euros ? C’est simple, je l’ai dit dans l’introduction, il vaut pour moi à lui tout seul les quatre cents euros de la console. C’est ça, un jeu à cinq étoiles (là, en haut, sur le bandeau).

En revanche, je ne vous conseille pas le pack volant+jeu, au passage — je n’ai testé le volant Microsoft qu’avec Dirt, mais rien que pour le pédalier inutilisable je suis sûr que ça n’en vaut pas la peine (parce que les pédales n’ont aucune résistance, bonjour les crampes si vous voulez doser l’accélération ou le freinage — ce qui est absolument indispensable dans Forza 2).

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