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Oh, wow. Vous vous souvenez quand je prenais Manhunt 2 comme exemple d’un jeu qui aurait du mal à sortir dans le contexte politique actuel ?

Je n’ai pas été très surpris quand le jeu a été tout bonnement interdit de vente en Grande-Bretagne lundi et en Irlande mardi (même si le dernier jeu à avoir été interdit au Royaume-Uni était Carmageddon il y a dix ans, parce qu’on pouvait écraser les piétons — heureusement qu’ils n’ont pas trop joué à Crackdown, tiens). Je n’ai pas été surpris non plus qu’il se retrouve hier en “adults only” aux Etats-Unis, parce que ça ne fait jamais qu’ajouter un an à l’âge minimum requis, et je peux aussi comprendre qu’un jeu comme Manhunt 2 se retrouve exclu de fait des grands supermarchés américains. J’ai commencé à m’étonner que l’éditeur s’offusque de cette décision, mais je pensais que ça faisait partie du plan média.

Ce qui me scotche, c’est que Nintendo annonce aujourd’hui, de façon apparemment très ferme et définitive, qu’il n’est pas question qu’ils permettent la vente d’un titre “adults only” sur la Wii — et Sony d’emboîter le pas. Ca fait quand même un an que la blague à la mode, quand on parle de Manhunt 2, est de dire que Nintendo a forcément dû supplier Rockstar de leur filer quelque chose qui donne une dimension un peu plus adulte à leur console, et qu’à défaut de GTA IV, qui nécessite une vraie console next-gen, ils se sont retrouvés avec le nouveau Manhunt. Pour la dimension adulte, ça le faisait, non ? A quoi ils pouvaient bien s’attendre ?

On dirait que les 50 millions d’avance versés par Microsoft pour GTA IV vont tomber à point nommé pour amortir les pertes — vu le concept de base du jeu, je doute que Rockstar puisse le retravailler pour obtenir un meilleur classement, et la migration d’un jeu PS2/Wii vers 360 (à supposer que Microsoft en veuille, et ils n’auraient aucune raison d’être les seuls à prendre ce risque) ou PC (où il n’y a pas de licence constructeur) demanderait un investissement qui serait assez suicidaire, en l’état actuel des choses.

Parce qu’on vit dans un monde où les gouvernements n’ont pas besoin de censurer explicitement les contenus qui choquent, il leur suffit de frapper un petit coup sur un chakra et les gros éditeurs vont se dégonfler tout seuls, épouvantés par l’idée de devoir affronter les associations de parents neuneus et les médias grand public.